Biographie du Rabbin Albert HAZAN par Lucien Lazare
Extrait de Echos-Unir, mai 2003
Né à Oran en 1919, Albert Hazan étant devenu Aumônier de l'armée française, affecté successivement à Casablanca et à Strasbourg. Au plan de l'œuvre qu'il a réalisée en tant qu'animateur de la vie juive, maître et rabbin, on retiendra surtout les trois grandes étapes de sa biographie, où il a opéré des changements qui resteront durables : le Maroc, l'Alsace et Israël.
Mais ce que je tiens à souligner avant tout, c'est l'exceptionnelle richesse affectivede sa personnalité. Ceux et celles qui ont connu Albert Hazan, amis, collègues, élèves, voisins, et ils sont nombreux, ont éprouvé l'amour fraternel qui l'a lié à eux. Tous lui ont voué une affection durable. Sa disparition les laisse en deuil.
Au Maroc, Albert Hazan a participé à la création et à la direction communautaire de l'Ecole normale Hébraïque de l'AIU (Alliance Israélite Universelle) à Casablanca. Jusqu'alors, l'AIU avait apporté le message des "Lumières" de la culture française aux Juifs du Bassin méditerranéen. Désormais, l'AIU formait à Casablanca ses enseignants à la lumière des trésors culturels de l'hébreu et de la tradition juive, et devenait définitivement un promoteur de la rejudaïsation.
Le Rabbin Albert Hazan za"l
à Strasbourg
© Etienne Klein
Hazan
L'étape strasbourgeoise d'Albert Hazan a été relativement brève (1961-1968), mais combien fructueuse ! A l'heure du paroxysme de la crise algérienne, il a lancé un appel aux Juifs d'Algérie afin que ceux-ci protègent leurs enfants en les envoyant en France. A Strasbourg même, il a veillé à la mise en place de structures d'accueil institutionnelles et de placements en familles. Les enfants juifs de Mostaganem ne l'ont pas oublié, non plus que les adultes d'Algérie qui les ont suivis, au nombre de près de deux mille.
L'exemple strasbourgeois, qui doit beaucoup à Albert Hazan, a stimulé l'élan d'accueil à travers toutes les communautés de l'ensemble de l'hexagone.
Autre remarquable initiative du Rabbin Hazan, appelée à se développer et s'épanouir, fut la création du premier noyau du rite séfarade à Strasbourg, intégré à la CIS.
La période la plus longue de l'activité créatrice d'Albert Hazan a eu pour théâtre Israël, où il a vécu près de trente-cinq ans. D'une institution qui existait avant lui à l'état embryonnaire, il a fait un vaste et chaleureux service d'aumônerie de la Police et du système pénitentiaire. Loin de se contenter de se soucier du personnel de ces institutions, le Rabbin Hazan a été un père pour de nombreux détenus. il a même œuvré en faveur de leur réinsertion sociale et professionnelle, et créé à cette fin une Fondation, le Keren Hatechouva, qui subventionne des ateliers de recyclage.
Tout cela lui survivra. Ce qui cependant restera l'incomparable chef-d'œuvre de l'existence d'Albert Hazan est sa nombreuse et merveilleuse famille. L'infinie pluralité des personnalités qu'elle réunit, et le climat de confiance réciproque et d'affection, plutôt d'amour mutuel, qui y règne, font d'elle un exceptionnel foyer de rayonnement.
Extrait de Echos-Unir, mai 2003
Né à Oran en 1919, Albert Hazan étant devenu Aumônier de l'armée française, affecté successivement à Casablanca et à Strasbourg. Au plan de l'œuvre qu'il a réalisée en tant qu'animateur de la vie juive, maître et rabbin, on retiendra surtout les trois grandes étapes de sa biographie, où il a opéré des changements qui resteront durables : le Maroc, l'Alsace et Israël.
Mais ce que je tiens à souligner avant tout, c'est l'exceptionnelle richesse affectivede sa personnalité. Ceux et celles qui ont connu Albert Hazan, amis, collègues, élèves, voisins, et ils sont nombreux, ont éprouvé l'amour fraternel qui l'a lié à eux. Tous lui ont voué une affection durable. Sa disparition les laisse en deuil.
Au Maroc, Albert Hazan a participé à la création et à la direction communautaire de l'Ecole normale Hébraïque de l'AIU (Alliance Israélite Universelle) à Casablanca. Jusqu'alors, l'AIU avait apporté le message des "Lumières" de la culture française aux Juifs du Bassin méditerranéen. Désormais, l'AIU formait à Casablanca ses enseignants à la lumière des trésors culturels de l'hébreu et de la tradition juive, et devenait définitivement un promoteur de la rejudaïsation.
Le Rabbin Albert Hazan za"l
à Strasbourg
© Etienne Klein
Hazan
L'étape strasbourgeoise d'Albert Hazan a été relativement brève (1961-1968), mais combien fructueuse ! A l'heure du paroxysme de la crise algérienne, il a lancé un appel aux Juifs d'Algérie afin que ceux-ci protègent leurs enfants en les envoyant en France. A Strasbourg même, il a veillé à la mise en place de structures d'accueil institutionnelles et de placements en familles. Les enfants juifs de Mostaganem ne l'ont pas oublié, non plus que les adultes d'Algérie qui les ont suivis, au nombre de près de deux mille.
L'exemple strasbourgeois, qui doit beaucoup à Albert Hazan, a stimulé l'élan d'accueil à travers toutes les communautés de l'ensemble de l'hexagone.
Autre remarquable initiative du Rabbin Hazan, appelée à se développer et s'épanouir, fut la création du premier noyau du rite séfarade à Strasbourg, intégré à la CIS.
La période la plus longue de l'activité créatrice d'Albert Hazan a eu pour théâtre Israël, où il a vécu près de trente-cinq ans. D'une institution qui existait avant lui à l'état embryonnaire, il a fait un vaste et chaleureux service d'aumônerie de la Police et du système pénitentiaire. Loin de se contenter de se soucier du personnel de ces institutions, le Rabbin Hazan a été un père pour de nombreux détenus. il a même œuvré en faveur de leur réinsertion sociale et professionnelle, et créé à cette fin une Fondation, le Keren Hatechouva, qui subventionne des ateliers de recyclage.
Tout cela lui survivra. Ce qui cependant restera l'incomparable chef-d'œuvre de l'existence d'Albert Hazan est sa nombreuse et merveilleuse famille. L'infinie pluralité des personnalités qu'elle réunit, et le climat de confiance réciproque et d'affection, plutôt d'amour mutuel, qui y règne, font d'elle un exceptionnel foyer de rayonnement.